vendredi 30 mai 2014

Cordulidés

Malgré les bourrasques de vents, quelques "trucs" patrouillaient activement les berges du marais Lamoureux aujourd'hui.

Parmi ces trucs, beaucoup de leucorrhines mouchetées-c'est fou ce qu'on devient vite blasé!- et au moins 3 nouveautés pour moi cette année:

Cordulie de Shurtleffer (Cordulia shurtleffii)

Cordulie écorcée (Dorocordulia libera)

Épithèque canine (Epitheca canis)


Ces 3 espèces de la famille des Cordulidés sont ensemble au marais et se poursuivent les unes les autres. Elles sont toujours en mouvement. Peut-être est-ce pour cette raison que je ne les avais pas distinguées auparavant? Peut-être y a-t-il d'autres espèces parmi ces "trucs"?



Raymond et les gomphes pointus

Hier, au lac Beauchamp.

Raymond Hutchinson est un mentor généreux. Il a pris le temps de nous montrer un coin de la ville qu'il connait bien pour l'avoir visité régulièrement depuis quelques décennies.



Le ciel était gris et le temps frais. On a vu une émergence, quelques exuvies et plusieurs jeunes adultes de Gomphe pointu (Gomphus spicatus). C'était l'espèce du jour. Raymond nous dit qu'il s'agit d'une grande population très stable; une valeur sûre pour ce site.


2 d'un coup!
Nous avons aussi vu:
l'anax (Anax junius)
la quadrimaculée (Libellula quadrimaculata)
la leucorrhine mouchetée (Leucorrhinia intacta)
la déesse paisible (Nehalennia irene)
l'agrion vertical (Ischnura verticalis)

Très tranquille.



jeudi 29 mai 2014

Rivières en crue





Les eaux de nos grandes rivières sont encore froides et agitées. Les berges sont difficiles d'accès.

Trop tôt pour les libellules.

mercredi 28 mai 2014

Forêt Boucher

Hier, dans les sentiers de la forêt Boucher, il y avait de nombreuses libellules en chasse. Juste un peu trop hautes pour mon filet.

  • Plusieurs épithèques. Les 2 que j'ai pu capturer étaient des épithèques épineuses (Epitheca spinigera)
  • 1 Épithèque d'Uhler (Helocordulia uhleri)
  • Plusieurs Quadrimaculées (Libellula quadrimaculata)
  • 2-3 Leucorrhines mouchetées (Leucorrhinnia intacta) immatures
  • 1 Lydienne (Plathemis lydia) immature
  • 1 Anax (Anax junius) mature
  • 1 Aeshne printanière (Basiaeshna janata)
Aeshne printanière (Basiaeshna janata), sur mon genou

Épithèque épineuse (Epitheca spinigera)

Épithèque d'Uhler (Helocordulia uhleri). Pas la photo du siècle, mais la seule que j'ai. Il frissonnait, probablement pour accumuler un peu de chaleur et lui permettre de s'envoler (c'est pas chaud aujourd'hui).

Tiens, une rainette crucifère. Avant je n'en voyais jamais. Cette année, quelques unes. Un bon printemps à rainette? ou mon sens de l'observation qui s'aiguise?


mardi 27 mai 2014

Ruisseau des Fées

Le ruisseau des fées est l'un des grands ruisseaux de la ville de Gatineau. Il prend sa source dans les montagnes du bouclier canadien, serpente à travers les basses terres des secteurs Aylmer et Hull, puis se déverse dans la rivière des Outaouais. Je l'ai choisi comme ruisseau urbain-type pour la ville de Gatineau.

Ce billet rend compte de sorties exploratoires que j'ai faites dans le ruisseau au cours du printemps.

Le ruisseau des Fées (en bleu) est alimenté par de l'eau qui vient du Parc de la Gatineau (quelques ruisselets entre les points 1 et 3). 1: Golf; 2: zone rurale (agriculture de faible intensité); 3: zone industrielle (secteur Aylmer); 4: zone résidentielle (quartier du Plateau, secteur Hull); 5: lac des Fées (Parc de la Gatineau, partie sud). 

Je me suis concentrée sur les zones 3, 4 et 5 du ruisseau, qui font partie du périmètre d'urbanisation défini par la ville de Gatineau.

--------
Partie 3: zone industrielle

Visitée le 25 avril 2014.

J'ai accédé au ruisseau via la rue Vernon. Le ruisseau est sinueux. Son fond est meuble. Le sédiment a une couleur grise et une texture fine (entre de l'argile et du sable). La végétation est ouverte sur un long tronçon. Des herbes traînent dans l'eau de chaque côté du ruisseau, procurant des abris potentiels pour des larves d'odonates.



On est ici derrière un centre de tri de déchets. Le ruisseau et sa vallée sont considérés comme un bassin de rétention de la ville de Gatineau.


--------
Partie 4: zone résidentielle

Visitée le 13 mai 2014.

J'ai accédé au ruisseau par le Parc du Plateau. Le ruisseau est sinueux. Son fond est meuble. Le sédiment a une couleur grise et une texture fine à très fine; certaines portions ressemblent à de l'argile pure. Les berges sont instables. On voit des signes d'érosion. Le ruisseau est principalement recouvert d'arbustes (surtout du nerprun). Des racines d'arbres traînant dans l'eau pourraient constituer des abris pour des larves d'odonates.





----------

Partie 5: Tout près du lac des Fées (parc de la Gatineau)

Visitée à quelques reprises en 2013 et, cette année, le 26 mai 2014.

Le ruisseau a le même profil qu'en amont, mais il est environné d'une végétation beaucoup plus riche. On est ici dans le Parc de la Gatineau et ça se sent, même si les traces d'urbanisation sont bien présentes (plantes envahissantes, dont les omniprésents nerpruns, et quantité de déchets).

On est ici dans le ruisseau tout juste avant qu'il se déverse dans le lac des Fées. Dans les fosses, on a de l'eau en dessous des bras:



Dans les coudes on trouve des petites plages



…et sur une petite plage, Nathalie Bussières (a.k.a. "Oeil-de-Faucon") a vu ceci! Un Gomphe descriptif (Gomphus descriptus) en émergence. 


Une fois la libellule envolée, son exuvie devient pratiquement invisible:



Un autre Gomphe descriptif (Gomphus descriptus). Celui là avait raté son envol et s'était retrouvé dans le ruisseau. Nous l'avons rescapé.

La saison des Gomphidés a démarré!

Il y avait aussi des Aeschnes printanières (Basiaeshna janata), un Anax précoce (Anax junius), 1 exuvie d'Épithèque canine (Epitheca canis). Très modeste.

vendredi 23 mai 2014

Au marais Sabourin

Ce matin vers 9h, courte visite au marais Sabourin (derrière l'arena Jean-Paul-Sabourin). Un site surtout connu des observateurs d'oiseaux.


Un ciel gris et quelques gouttes de pluie n'empêchaient pas les libellules d'émerger.

J'ai trouvé quelques exuvies de Leucorrhines mouchetées (Leucorrhinia intactaet surpris encore plus d'émergences, toutes au même stade, comme si elles étaient sorties en même temps:









J'ai aussi trouvé des exuvies d'agrion, apparemment toutes de la même espèce. Je me risquerais pour l'Agrion printanier (Enallagma vernale). J'aimerais bien confirmer l'identification avec un adulte. C'est une espèce que je n'avais pas vue l'an dernier! Il me reste apparemment des choses à découvrir à Gatineau.

--------

En terminant ma trop courte visite au marais Sabourin, je suis tombée sur une belle surprise:

Une rainette versicolore cachée au creux des herbes

Comme quoi au marais Sabourin, même si les oiseaux sont bien intéressants, ça vaut aussi la peine de regarder à nos pieds!

jeudi 22 mai 2014

Épithèques et leucorrhines

Le 21 mai à 11h, Nathalie Bussières et moi étions au marais Lamoureux avec nos bottes-pantalons.

Il y avait beaucoup d'action. 3 espèces émergeaient en masse:

1) L'Épithèque épineuse (Spiny Baskettail, Epitheca spinigera)- 29 exuvies ramassées, plusieurs émergences et individus ténéraux observés:

La technique "tête vers le bas".
Une femelle en train de gonfler.


Une femelle.

Une autre femelle


Tiens, un mâle. Il n'y en avait pas beaucoup aujourd'hui: 1 mâle pour 2,6 femelles d'après les exuvies trouvées (n=29).


Une femelle qui vient de déployer ses ailes

Une femelle qui se fait sécher dans un arbuste non loin de la berge.

Détail (genitalia femelle)

2) La Leucorrhine mouchetée (Dot-tailed Whitefaced, Leucorrhinia intacta)- 39 exuvies ramassées, plusieurs émergences et individus ténéraux observés:


Elle aussi utilise la technique "tête vers le bas"




3) L'Agrion vertical (Eastern Forktail, Ischnura verticalis)- plusieurs individus ténéraux observés alors qu'ils émergeait de la végétation. J'ai pas de photo, c'est trop petit!

Les 2 autres espèces observées ce jour là étaient l'Épithèque canine (Beaverpond Baskettail, Epitheca canis), pour laquelle nous avons trouvé 3 exuvies et possiblement 1 individu mature en patrouille (pas capturé) et l'Anax précoce (Common Green Darner, Anax junius), dont environ 5-10 individus matures arpentaient les berges. 

-----------

Les libellules en émergences sont très vulnérables. Les carouges à épaulettes le savent, ou encore ils l'apprennent vite. Celle-ci cherchait les libellules dans le bas des quenouilles et les gobaient l'une après l'autre. On la trouvait bien vilaine, jusqu'à ce qu'on réalise que son nid était tout à côté…


Carouge à épaulettes femelle. Je vois une libellule qui sèche sur une quenouille en arrière-plan.


Pour boucler la boucle, on a remarqué que c'est cette semaine que les maringouins sont sortis, et on a vu des libellules en manger. Le monde est bien fait après tout.



-------------

Je suis retournée au marais aujourd'hui en fin de journée, juste un petit tour vite fait. Ça m'a semblé bien tranquille.

Où sont passées les libellules?

Et bien il y en a au moins quelques dizaines dans le jardin de mon amie Josée, à plus d'un km de là. Toutes de jeunes épithèques au vol incertain. Sur le bout d'une branche de lilas, nous en avons compté 5! Je gagerais que c'étaient les Épithèques épineuses que nous avons vues émerger hier…



lundi 19 mai 2014

Émergences

Cet après-midi, au marais Lamoureux, il y avait quelques émergences d'odonates.

Le premier que j'ai vu était l'Agrion vertical (Ischnura verticalis). Évidemment, il fallait que ses bandes humérales soient atypiques! D'habitude, elles sont continues et ne forment pas de point d'exclamation comme ici.




J'ai ensuite vu 4 Leucorrhines qui émergeaient des quenouilles. Je pense que c'étaient toutes des Leucorrhines mouchetées (Leucorrhinia intacta). Ceux que j'ai pu photographier étaient des mâles avec leur coloration juvénile, très différente de la coloration qu'ils auront à maturité.




Celui là était très très frais. J'ai trouvé son exuvie à la base de la feuille sèchée, tout près de l'eau. Une émergence tout en discrétion, ce qui est une bonne idée vu le nombre de carouges à épaulettes aux alentours…






Comme pour les oiseaux, les couleurs des odonates immatures portent souvent à confusion. L'avantage avec les odonates est que l'on peut les capturer pour examiner leur genitalia à la loupe et ainsi confirmer l'identification (ce que je n'ai pas fait aujourd'hui). On peut aussi ramasser l'exuvie qui traîne derrière pour confirmer l'identification (celle que j'ai trouvée était bel et bien Leucorrhinia intacta).

Bon début de saison!




dimanche 11 mai 2014

Ils sont de retour!

Ça y est, les Anax sont de retour! Juste à temps pour la fête des mères.

Ma première observation de libellule de l'année:

10 mai 2014, 15h-15h30
Marais Lamoureux (Gatineau, QC)
Soleil, 23°C, très venteux (O,SO 27km/h avec rafales 40 km/h, selon Environnement Canada)
2 Anax junius mâles matures, vol erratique, très bas au dessus des quenouilles (trop venteux).

jeudi 8 mai 2014

Démoustiquation

L'an dernier à pareille date, des libellules volaient. Cette année, pas encore…

Je continue donc l'histoire de moustiques entamée dans mon billet précédent.

--------------

La ville de Gatineau a procédé la semaine passée à une opération de démoustiquation utilisant le Bti (Bacillus thuringiensis var. israelensis). Les détails de l'opération et les sites visés sont sur le site web de la Ville.

Au cours de la semaine nous avons, Nathalie Bussières et moi, visité des étangs temporaires dans 2 zones: l'une traitée au Bti (parc du Lac-Beauchamp), l'autre, non (nord de la Forêt Boucher).

Du côté du parc du Lac-Beauchamp (traité):
On a visité une dizaine d'étangs temporaires isolés les uns des autres.




Il y avait très, très peu de larves de moustiques dans l'eau (de l'ordre de 1 larve pour 10 coups de puisette, et encore).

Parmi les autres invertébrés, on a surtout vu (mais pas nécessairement dans chacun des étangs):
Cladocères (puces d'eau)
Anostraca (crevettes éphémères), la plupart des femelles portant des oeufs
Isopodes
Larves de diptères (Chaoboridés)
Dytiques (larves et adultes)
Autres petits coléoptères aquatiques
etc (je suis sûre qu'il y avait plein d'autres choses dont on n'a pas idée)

Par exemple, dans le petit étang situé derrière le stationnement P1, on a récolté ceci en quelques coups de puisette:



Au niveau des amphibiens, on a vu:
Des oeufs de salamandre à points bleus, dont plusieurs en train ou au point d'éclore
Des grenouilles vertes
On a entendu des rainettes faux-grillon.

Salamandres à points bleus


Du côté du nord de la Forêt Boucher (non traité):
On a visité 2 grands marécages forestiers et une mare temporaire.


Il y avait des larves de moustiques dans chacun de nos coups de puisette. Parfois quelques unes seulement, parfois un très, très grand nombre. À part cette différence, les invertébrés aquatiques que l'on a vu ici sont les mêmes que ceux cités plus haut.

Par exemple, dans un coin ensoleillé et peu profond, on a récolté ceci en quelques coups de puisette:

Larves de moustiques en grande quantité. 

Dans un autre coin plus profond, on a récolté ceci en quelques coups de puisette:

Crevettes éphémères en grande quantité

Au niveau des amphibiens, on a vu:
Des oeufs de salamandre à points bleus
Des grenouilles des bois et leurs oeufs en train d'éclore, ou frais éclos
Une grenouille léopard
et aujourd'hui, les crapauds d'Amérique ont commencé à chanter!

Une vieille masse d'oeufs de grenouilles des bois avec des mini-têtards qui en sortent

mon premier crapaud de l'année, je l'aurais presque embrassé...

-------
Je serais bien en peine de comparer les observations qu'on a faites au Lac Beauchamp et celles à la Forêt Boucher. Ce sont des étangs vernaux très différents, et nous n'avons fait qu'y passer.

Une chose dont je suis convaincue, c'est que l'opération de démoustiquation a fonctionné au Lac-Beauchamp. Des kilos, si c'est pas des tonnes de viande en moins pour tous les prédateurs du coin. À moins que quelque chose d'autre remplace les moustiques, mais quoi???

Je ne sais pas quoi en penser. Mon billet finira donc en queue de têtard!