dimanche 30 novembre 2014

Knox Landing (suite)

Le 25 septembre dernier, j'ai été à Knox Landing (Bristol Mines, QC) (voir ce billet pour plus de détails).

J'avais ramené un pot d'exuvies provenant de cet étang:



Les exuvies étaient sous une souche, à l'abri des intempéries.



J'étais excitée à l'idée d'avoir ramassé, en quelques minutes, un échantillonnage de tout ce qui avait pu émerger hors de l'étang depuis le printemps.


Je n'avais pas eu le temps sur le coup de faire l'identification; cette semaine j'ai eu le temps:

  1. Anax précoce (Anax junius): 2
  2. Aeschne porte-crosses (Aeshna eremita): 4
  3. Cordulie de Shurtleffer (Cordulia shurtleffii): 7
  4. Cordulie écorcée (Dorocordulia libera): 10
  5. Épithèque épineuse (Epitheca spinigera): 23
  6. Julienne (Ladona julia): 1
  7. Leucorrhine mouchetée (Leucorrhinia intacta): 2
  8. Leucorrhine frigide (Leucorrhinia frigida?): 1
  9. Sympetrum semi-ambré (Sympetrum semicinctum): 1
  10. Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum): 4

Ce sont toutes des espèces communes dans notre aire géographique et plausibles pour ce genre de milieu. La géologie (dolomite) et la flore de ce lieu sont uniques et dépaysantes, mais l'odonatofaune me semble "normale".

Les 9-10 espèces ne couvrent sans doute pas tout le spectre des Odonates de cet étang. Il est probable que certaines espèces n'utilisent pas les souches renversées comme support d'émergence. Il est aussi probable que les espèces dont les exuvies sont plus fragiles aient été déplacées ou détruites par les intempéries. Et après tout, cette souche ne couvrait qu'environ 2 m de berge...

C'est tout de même une cueillette rapide qui s'est avérée riche en information. Ma paresse naturelle m'amène à penser: pourquoi ne pas installer quelques supports d'émergence artificiels dans des endroits stratégiques que je sais que je ne pourrai pas visiter régulièrement? Une idée à mûrir pendant l'hiver.



mardi 25 novembre 2014

Identification d'exuvies

L'entomologiste qui voit les premiers flocons de neige sait que le temps est venu de faire le ménage dans ses spécimens...

La méthode que j'utilise pour identifier les exuvies d'Odonates:





  1. Je conserve mes exuvies à sec, dans le pot utilisé lors de la cueillette, en attendant de faire l'identification. J'ai tendance à en mettre trop; les exuvies deviennent alors toutes enchevêtrées et ont tendance à se briser.
  2. Avant de faire l'identification, je réhydrate les exuvies pendant quelques minutes dans l'alcool à friction (alcool isopropylique 70%). Elles sont moins fragiles hydratée que sèches.
  3. Je place l'exuvie à identifier dans un plat de petri rempli d'eau. Avant, je les mettais dans l'alcool, mais les vapeurs me montaient à la tête…
  4. Je m'installe à la loupe binoculaire. Je préfère le grossissement 20x et, comme les exuvies sont pour la plupart translucides, j'utilise surtout l'éclairage par le dessous. 
  5. Je nettoie l'exuvie à l'aide d'une petite brosse (petit pinceau dont j'ai coupé les poils très court, environ 2mm) et d'une pince fine. Au besoin, j'utilise aussi des aiguilles entomologiques. 
  6. J'utilise 2 ouvrages pour l'identification: Needham et al. et Walker (références complètes ici). Ce ne sont pas des ouvrages faciles. Quand je suis sûre à environ 75%, j'inscris le nom avec un point d'interrogation. Quand je suis sûre à, mettons, 95%, je ne mets pas de point d'interrogation, mais l'erreur est toujours possible… Pour les espèces rares ou surprenantes, en particulier celles pour lesquelles je n'ai pas observé d'adulte, je demande l'avis d'un expert.


Le classement des spécimens est toujours un défi. Je mets la plupart de mes spécimens dans des vials à scintillation recyclés. Je conserve mes exuvies dans l'alcool ou à sec. Je rempli mes étiquettes à la main, avec un crayon au graphite. Il s'agit d'une collection de travail que je ne pense pas conserver à long terme, ni donner à un musée. Je garde tous ces spécimens pour un projet d'inventaire qui est en cours uniquement.

 


J'ai mis de côté quelques spécimens de chaque espèce pour ma collection de référence. Pour cette collection, j'ai utilisé des vials avec bouchons en borosilicate. L'alcool ne s'évaporera pas. J'ai aussi soigné davantage ma calligraphie. J'ai fait vérifier l'identification de plusieurs de ces spécimens par un spécialiste (Raymond Hutchinson). J'ai l'intention de garder cette collection à long terme, c'est un outil très utile pour l'identification.

Je rappelle en terminant que je ne suis pas une entomologiste professionnelle. J'ai partagé avec vous mes méthodes de naturaliste-maison.





vendredi 21 novembre 2014

La rencontre annuelle des libelluleux

En fin de semaine, c'est la rencontre annuelle des participants à l'Atlas des libellules du Québec, un projet d'envergure coordonné par Michel Savard et soutenu par Entomofaune Québec. J'aurais aimé y être, mais.

Bonne rencontre, les amis!

mardi 11 novembre 2014

La saison des libellules n'est pas finie

Ce midi, au parc riverain de Deschênes. Au bord de la rivière des Outaouais et au bord du marais Lamoureux (étang de castor).

Il reste une seule espèce de libellule, rouge coquelicot comme il se doit en ce jour du Souvenir: le Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum).




Les petites gelées nocturnes et les quelques flocons de neige de la fin de semaine dernière n'ont pas ralenti son ardeur. Plusieurs couples en reproduction:





Mes pantalons attirent les libellules et les coccinelles comme un aimant. Sans doute question d'albedo.



À part les Sympétrums et les coccinelles asiatiques, il reste très peu d'insectes en vol. C'est à se demander ce qu'ils mangent.
coccinelle asiatique


À ma connaissance, la date record à battre en ce qui concerne l'observation de Sympétrums tardifs est le 1er décembre, observation rapportée par Raymond Hutchinson dans les années 70'.