lundi 22 juillet 2013

Deschênes

Le 17 juillet, j'ai passé l'avant-midi à Deschênes avec mon ami et collègue naturaliste Frédéric Bédard. Nous étions dans un secteur que certains appellent le Parc riverain, d'autres le Parc Fortin. Nous y avons visité 3 écosystèmes très différents:  1) la berge de la rivière des Outaouais, qui est suffisament large à cet endroit pour se mériter le titre de "lac Deschênes"; 2) le marais Lamoureux; 3) le marécage forestier (étangs vernaux) au sud-ouest du marais.

Plutôt que d'énumérer toutes les espèces répertoriées dans l'avant-midi, je saute tout de suite aux faits saillants.


Au bord de la rivière: 

Les Gomphes marqués (Stylurus notatus) et les Gomphes épineux (Dromogomphus spinosus) continuent d'émerger en nombre, si l'on en croit la quantité d'exuvies trouvées relativement près de la ligne d'eau actuelle. 3 espèces de gomphes vues en vol: Le Gomphe marqué (Stylurus notatusténéral qui prend son envol), le Gomphe fraternel (Gomphus fraternus) et le Gomphe exilé (Gomphus exilis).

Exuvies de Gomphe marqué (Stylurus notatus). Celles que l'on trouve entre les pierres ont probablement été lavées par les pluies.
Le Gomphe fraternel (Gomphus fraternus), un Gomphe de grandes rivières. Selon Sir Edmund Walker, il se trouverait  associé au Gomphe-cobra (Gomphus vastus) et au Gomphe marqué (Stylurus notatus), ce trio se partageant le même habitat. C'est en plein ce qu'on observe dans Deschênes!

Au marais: 

Les nouvelles espèces en émergence sont le Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum) et l'Aeschne constrictor (Aeschna constricta). Les Sympétrum éclaireurs (Sympetrum obtrusum) qui émergeaient ces 2-3 dernières semaines ne sont plus du jaune de la jeunesse, mais du rouge vif de la maturité.  
Le marais Lamoureux

Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum), femelle immature (ténérale).

Exuvie d'Aeschne constrictor (Aeshna constricta)

Petite parenthèse de fierté ici: L'Aeschne constrictor est loin d'être rare dans le sud du Québec.  Sir Edmund Walker, ce grand maître des libellules, écrivait toutefois, à propose des exuvies: "In spite of the abundance of the adults, we have found less than a dozen exuviae of constricta in many years of collecting.". Hé, hé, hé, j'en ai ramassé 9 ce matin là dans Deschênes. Ce doit être la chance du débutant.


Dans le marécage forestier: 

il règne ici une ambiance absolument unique. Les étangs vernaux ne sont pas encore asséchés. J'ai hésité avant de venir ici car je craignais de me faire dévorer vivante par les maringouins; et bien non, ce n'était vraiment pas si terrible. Il y avait par contre une pullulation de libellules! Ça m'a étonnée car je n'en avais pas vu dans mes précédentes visites. Je mets la liste complète, ça vaut la peine compte tenu des particularités de cet habitat: Sympétrum intime (Sympetrum internum), et Sympétrum éclaireur (Sympetrum obtrusum) en quantité, quelques Gracieuse (Libellula pulchella), Très nombreux Lestes: Leste dryade (Lestes dryas), Leste à forceps (Lestes forcipatus), Leste élancé (Lestes rectangularis), peut-être aussi d'autres espèces de Lestes (identification d'exuvies à venir), Agrion exilé (Enallagma exsulans), Agrion vertical (Ischnura verticalis), Déesse paisible (Nehalennia irene) et enfin, plusieurs exuvies d'Aeschne constrictor (Aeshna constricta)!





Exuvie d'Aeschne constrictor (Aeshna constricta)

Sympétrum intime (Sympetrum internum)

Sympétrum intime (Sympetrum internum), de face. Cherry-faced Meadowhawk, le nom anglais dit tout.

Leste dryade (Lestes dryas)
Lestes sp., une femelle qui vient d'émerger.


Leste élancé (Lestes rectangularis)

Source:
E.M. Walker, 1958. The Odonata of Canada and Alaska, vol. 2. University of Toronto Press.

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