samedi 30 mai 2015

Aeschne printanière

La première libellule que je vois sortir de la rivière des Outaouais cette année. Aeschne printanière (Basiaeschna janata)! 

C'était le 29 mai dans Deschênes, secteur Aylmer (accès au bout de la rue Lamoureux).

15h20

15h40

Parc de la Gatineau-P8

Le 29 mai 2015, avec Nathalie Bussières, Frédéric et Jérôme Bédard.
Rendez-vous au P8 du parc de la Gatineau  (45.509749°N, 75.824774°O). À 100m au nord du stationnement se trouve le ruisseau Chelsea. À 100m au sud se trouve un immense étang de castor.

Liste d'espèces vues ce matin là:
(*: nouvelle observation 2015)

Caloptéryx bistrée (Calopteryx maculata)
Leste inégal (Lestes inaequalis)*
Agrion résolu (Coenagrion resolutum)
Agrion à tache jaune (Chromagrion conditum)*
Agrion vertical (Ischnura verticalis)
Agrion (Enallagma annexum/vernale)*
Anax précoce (Anax junius)
Gomphe cornu (Arigomphus cornutus)*
Gomphe pointu (Gomphus spicatus)
Gomphe jumeau (Gomphus adelphus)
Macromie brune (Didymops transversa)*
Cordulie écorcée (Dorocordulia libera)
Épithèque canine (Epitheca canis)
Épithèque épineuse (Epitheca spinigera)
Épithèque à queue de beagle (Epitheca cynosura)
Julienne (Ladona julia)
Lydienne (Plathemis lydia)
Quadrimaculée (Libellula quadrimaculata)
Leucorrhine mouchetée (Leucorrhinia intacta)
Leucorrhine apprivoisée (Leucorrhinia proxima)

Agrion à tache jaune (Chromagrion conditum) à l'étang de castor (Photo: Frédéric Bédard)

Leste inégal (Lestes inaequalis) tout frais émergé de l'étang de castor


…l'exuvie (photo en labo)



Gomphe cornu (Arigomphus cornutus). Nous avons vu des mâles et des exuvies flotttant près de la végétation de l'étang.


Gomphe jumeau (Gomphus adelphus) et ses moustaches noires, au ruisseau (Capture et photo: Frédéric Bédard)


Macromie brune (Didymops transversa) au ruisseau (Capture et photo: Frédéric Bédard)
 ***

L'étang de castor est immense (environ 100 000 m2):




L'endroit le plus riche était situé à la décharge de l'étang, là où on perçoit un léger courant d'eau. Cette décharge provient d'un tuyau qui traverse le barrage de castor, lequel tuyau est muni d'un ingénieux dispositif anti-castor.


Petit étang à la décharge du grand étang; un léger courant est perceptible. C'est ici que nous avons trouvé le plus grand nombre d'espèces.


jeudi 28 mai 2015

En remontant le ruisseau Chelsea

Le 27 mai dans le ruisseau Chelsea, près du centre de visiteurs du parc de la Gatineau. Nuages, pluie fine.

Dans les sections calmes du ruisseau, en amont de barrages de castors:

Demoiselles en vol:
Agrion résolu (Coenagrion resolutum)
Agrion vertical (Ischnura verticalis)
Caloptéryx bistré (Calopteryx maculata)

Quelques exuvies:
1 Gomphe exilé (Gomphus exilis)
2 Épithèques canines (Epitheca canis).





Agrion résolu (Coenagrion resolutum)


***
Dans les sections plus rapides du ruisseau:

Exuvies sur les talus d'érosion:

2 Cordulégastres maculés (Cordulégaster maculata)
9 Gomphes jumeaux (Gomphus adelphus)
7 Gomphes derscriptifs (Gomphus descriptus)


Gomphe jumeau (Gomphus adelphus)- il faut me croire sur parole ici. C'est rare que les exuvies nous sautent aux yeux comme celle-ci.


Cordulégastre maculé (Cordulegaster maculata).  Longueur de 4 cm et entourée d'une gangue de boue séchée.

Identification d'exuvies au labo: peu d'occupations sont aussi agréable par un jour de pluie.

***
Note:

Le ruisseau Chelsea est pas mal moins bucolique au niveau de son embouchure avec la rivière Gatineau, juste au sud du pont Alonzo-Wright (Ville de Gatineau).

Cette zone est argileuse et sensible aux secousses sismiques; qu'à cela ne tienne, le propriétaire du terrain a rasé la forêt afin de stabiliser les berges pour pouvoir y construire un développement résidentiel. Cela s'est fait avec la permission de la Ville de Gatineau (accordée avec un délai de 5 jours…).

Des citoyens s'inquiètent du déboisement des bords de la rivière Gatineau (Radio Canada)

Death by a thousand cuts: clear-cutting near Chelsea Creek (Lowdown online)


Lac Mulvihill

Lundi, virée dans le parc de la Gatineau avec Frédéric et Jérôme Bédard. Nous avons visité le lac Mulvihill et un marais sans nom tout près, appelons-le marais Mulvihill.

***

Au lac Mulvihill, un petit lac au fond de sable-gravier-roches, pauvre en végétation:

  • Epithèque canine (Epitheca canis) dominante, en patrouille
  • Julienne (Ladona julia)
  • Quadrimaculées (Libellula quadrimaculata)
  • Gomphes exilés (Gomphus exilis) en émergence et
  • plusieurs exuvies de gomphes pointus (Gomphus spicatus) flottant près des berges (présumément lavées par le pluie d'hier).


Lac Mulvihill

Lac Mulvihill


Gomphe exilé (Gomphus exilis)


***

Au marais Mulvihill, peu profond, riche en végétation émergente et flottante. Spectacle de libellules.

  • Quadrimaculée (Libellula quadrimaculata)- en reproduction et abondante
  • Julienne (Ladona julia)- en reproduction et abondante
  • Leucorrhine mouchetée (Leucorrhinia intacta)- en reproduction et abondante
  • Agrion résolu (Coenagrion resolutum)- en reproduction et abondant
  • Agrion sp. - une espèce en reproduction (?), d'autres en émergence massive
  • Épithèque canine (Epitheca canis)
  • Épithèque épineuse (Epitheca spinigera) et
  • Leucorrhine apprivoisée (Leucorrhinia proxima)- surtout des ténéraux
  • Anax précoce (Anax junius)- 1 adulte en chasse


Marais Mulvihill

Marais Mulvihill

Leucorrhines mouchetées (Leucorrhinia intacta)- femelle à gauche, mâle à droite


Quadrimaculée (Libellula quadrimaculata)

Agrions qui émergent en masse. La lamelle caudale que l'on voit sur la photo suggère peut-être l'agrion porte-coupe (Enallagma annexum).

Dolomedes triton, chasseuse redoutable

***

Au retour on a aidé 2 tortues serpentines à traverser la route. (voir ce clip youtube pour savoir comment faire- j'aurais dû le regarder avant, ça m'aurais évité de salir ma chemise).

Une petite:


et une grosse pleine d'algues et de sangsues. 





Parenthèse sur les sangsues de tortues:

Davy, Christina M., Kum C. Shim, and Suzanne M. Coombes. 2009. Leech (Annelida: Hirudinea) infestations on Canadian turtles, including the first Canadian record of Helobdella modesta from freshwater turtles. Canadian Field-Naturalist 123(1): 44–47.

Je pense que la grosse sangsue est une Placobdella parasitica avec ses bébés. J'ai essayé d'enlever ça, mais c'était solidement attaché par les 2 bouts.

mardi 26 mai 2015

Exploration

En fin de semaine, j'ai exploré une partie d'un immense milieu humide: le milieu 78-79-84-87-90 (selon l'inventaire des milieux humides de la Ville de Gatineau), 45°25'43.84"N; 75°49'46.41"O, et que j'ai nommé dans mon calepin "NOWHERE".




Au pourtours: mousse imbibée d'eau (PAS de la sphaigne). Thuya, saules, aulnes, beaucoup d'arbres morts.

Au milieu: de la quenouille et des chenaux de castors.

À ma grande stupéfaction, j'ai rencontré un Être humain. Étudiant au cégep (?). Bonne idée, Jean-Sébastien, d'avoir mis des rubans rouges pour être capable de t'en sortir (je n'y pense jamais et je me perds souvent).

Mise à part cette rencontre inopinée, je n'ai pas vu grand chose. À 3 h PM les oiseaux se taisaient. Quelques épithèques (Epitheca sp.) en patrouille le long des chenaux de castors. Silence.

Comment qualifier ce genre de milieu humide? Est-ce que la biodiversité y est importante?…

"Nowhere" conserve ses mystères.


lundi 25 mai 2015

Épithèques: la 3ème vague

Par chez nous, 3 espèces d'épithèques se ressemblent beaucoup et partagent le même genre de milieu, soit typiquement les étangs de castors. Les 3 espèces émergent successivement et toujours dans le même ordre:

#1 Épithèque canine (Epitheca canis)
#2 Épithèque épineuse (Epitheca spinigera)
#3 Épithèque à queue de beagle (Epitheca cynosura)

Évidemment, il y a toujours des émergences précoces et des émergences tardives, ce qui fait qu'il peut y avoir un petit chevauchement dans les périodes d'émergence. On observe néanmoins très clairement les 3 grosses vagues. Frédéric Bédard a observé hier une première épithèque à queue de beagle: on est déjà dans la 3ème vague!


Épithèque à queue de beagle (Epitheca cynosura), 24 mai au domaine de la ferme Moore
(capture et photo de Frédéric Bédard)

Mes statistiques d'observation des dernières années montrent qu'on est un peu en avance cette année. Il y a peut-être un petit biais d'observation- parce qu'après tout on ne passe pas tout notre temps dans les étangs de castor- quoique. Je penserais que les variations inter-annuelles dépendent surtout de l'accumulation de chaleur et des conditions climatiques favorables ou pas aux émergences.

Première observation en vol dans Gatineau:
Espèce201320142015
Epitheca canis06-mai21-mai06-mai
Epitheca spinigeran.d.21-mai14-mai
Epitheca cynosura29-mai31-mai24-mai

D'après mes observations, les quantités relatives de chaque espèce varie considérablement d'une année à l'autre. Par exemple, en 2014 j'ai vu très peu d'épithèques canines alors qu'elles abondent cette année. Mon hypothèse est qu'en 2014, la semaine d'émergence a été perturbée par plusieurs averses violentes et subites. La mortalité a dû être importante cette année-là.

jeudi 21 mai 2015

Lecture d'été

Une suggestion de ma petite soeur: "Calpurnia", le roman initiatique d'une jeune passionnée de science naturelle en 1899 ("The Evolution of Calpurnia Tate", 2013, Jacqueline Kelly)

Un roman beau comme une aile de libellule.

Merci et bise à ma soeur Véronique!




En vol cette semaine

Un bref survol des libellules que l'on voit voler dans Gatineau ces jours-ci, fruit des observations combinées de Frédéric Bédard, Nathalie Bussières, Majella Larochelle et moi:

Gomphe pointu (Gomphus spicatus) ténéral (Lac Beauchamp, 14 mai)


Agrion résolu (Coenagrion resolutum) (19 mai dans un étang vernal au nord de la Forêt Boucher)- une grande population vole dans les scirpes. L'étang était quasi sec en août dernier; les larves ont sans doute passé l'hiver dans la boue humide.

Lydienne (Plathemis lydia) immature (19 mai dans la Forêt Boucher), les premiers mais pas les derniers!

Cordulie de Shurtleffer (Cordulia shurtleffii) (19 mai, Forêt Boucher), il arrive à maturité...

…beaux yeux

Épithèque épineuse (Epitheca spinigera) (19 mai, Forêt Boucher). J'ai trouvé une exuvie au marais Lamoureux le 14 mai. Je n'ai pas vu d'émergence massive de cette espèce cette année- ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en n'a pas eu, il suffit d'être à la bonne place au bon moment. Fred et moi avons vu des groupes (swarms) d'épithèques épineuses et canines mélangées dans la Forêt Boucher. Selon nos captures, il y avait plus d'épineuses que de canines.

Epitheque (Epitheca sp.) mature (21 mai au marais Lamoureux). Il patrouillait son coin de berge, de même qu'au moins une dizaine d'autres. Presque sûre que ce sont des épithèques canines (Epitheca canis). Les épithèques épineuses (Epitheca spinigera) sont en vol elles aussi, mais toutes celles que j'ai vues cette semaine étaient des immatures en chasse dans les clairières.

Leucorrhine mouchetée (Leucorrhinia intacta) mature (21 mai, marais Lamoureux)- de nouveaux individus émergent continuellement. Celui-ci est mature et patrouille son coin de berge très consciencieusement. Il faisait sans doute partie des premiers à émerger, il y a 1 ou 2 semaines.
Quadrimaculée (Libellula quadrimaculata), dans mon jardin (Aylmer). Il y en avait aussi dans la Forêt Boucher (19 mai).
À ces espèces s'ajoutent:
  • La cordulie écorcée (Dorocordulia libera) immature observée par Fred le 19 mai dans la Forêt Boucher et
  • La julienne (Ladona julia), dont j'ai vu un mâle mature au marais Lamoureux le 21 mai.

Quelques photos des milieux visités:

L'étang vernal au nord de la Forêt Boucher. 

Le marais Lamoureux. 

En parallèle à ces efforts, j'ai entendu dire que Benoit Ménard et Raymond Hutchinson avaient travaillé fort en fin de semaine pour dénicher des naïades rares et difficiles à trouver. Un travail formidable. Je leur lève mon chapeau, car la chasse aux naïades est une activité épuisante physiquement et qui nécessite beaucoup de travail en laboratoire par la suite. À SUIVRE.

C'est stimulant de faire partie d'une communauté de naturalistes aussi dynamique que la nôtre, des gens de tout horizons qui partagent leurs connaissances avec tellement de générosité. Merci!

mercredi 13 mai 2015

Libellules dans le vent

Aujourd'hui comme hier, les vents soufflent fort à Gatineau et il ne fait pas chaud. Excursion avec petite laine. Toutes les photos viennent de Deschênes et environs.

Encore l'épithèque canine (Epitheca canis):

femelle
Mâle
 Encore des Leucorrhines mouchetées (Leucorrhinia intacta). Très peu et je remarque sur mes photos qu'elles ont toutes de petits dommages aux ailes. Serait-ce le vent qui perturbe les émergences?
femelle
Mâle
Et la nouveauté du jour, une espèce que je n'ai vue qu'une seule fois à Deschênes auparavant, et dont je n'ai jamais trouvé d'exuvie dans le coin. Nathalie en avait une sur son balcon, et moi j'ai vu celle-là dans un sentier du parc Riverain:

Cordulie de Shurtleffer (Cordulia shurtleffi)