mardi 27 août 2013

Rivière des Outaouais en kayak

Hier et aujourd'hui, j'ai visité la rivière des Outaouais, en aval des rapides Deschênes (secteur Aylmer). La rivière forme ici de grandes baies marécageuses séparées par des pointes rocheuses. La baie que j'ai explorée est connue localement comme la "baie Simard".

J'ai visité ce site régulièrement depuis le début de la saison. Pour la première fois, j'ai utilisé un kayak, ce qui m'a permis d'explorer la zone de végétation flottante dans sa partie la plus profonde. J'y ai fait des observation assez "ordinaires"...mais après tout, c'est aussi ça, un inventaire! 

J'ai donc vu, les 26 et 27 août, entre 12h-14h, par temps chaud et humide avec ciel voilé:

L'Agrion vertical (Ischnura verticalis)- innombrables individus matures, immatures et émergences
L'Agrion exilé (Enallagma exsulans)- nombreux couples en reproduction 
L'Agrion enivré (Enallagma ebrium)- 1 mâle capturé et relâché
L'Agrion des scirpes (Enallagma carunculatum)- 1 mâle capturé et relâché
L'Argie svelte (Argia moesta)- nombreux couples en reproduction
l'Aeschne constrictor (Aeshna constricta)- 1 mâle capturé et relâché
La Lydienne (Libellula lydia)-10+ mâles matures
La Gracieuse (Libellula pulchella)-50+, ponte
La Mélancolique (Libellula luctuosa)-30+
Le Sympétrum éclaireur (Sympetrum obtrusum)- 10+ couples en reproduction
Le Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum)- 20+ couples en reproduction
L'Érythème des étangs (Erythemis simplicicollis)- nombreux
La Pachydiplax (Pachydiplax longipennis)- nombreux, pontes.
La Périthème délicate (Perithemis tenera)- 1 seul mâle
La Célithème géante (Celithemis eponina)- 2 (sexe indéterminé)


Érythème des étangs (Erythemis simplicicollis) mâle et Lydienne (Plathemis lydia) mâle. Deux espèces qui aiment se percher au sol ou sur les roches.

Pachydiplax (Pachydiplax longipennis) mâle sur une fleur de nénuphar. Une espèce qui aime se percher sur les tiges.

Agrion exilé (Enallagma exsulans). Nombreux couples sur les feuilles flottantes de nymphéa.

Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum) en reproduction sur les berges.

Aeschne constrictor (Aeshna constricta) mâle en chasse sur les berges. Les Aeschnes semblent peu abondantes cette année.
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Quelques photos du paysage:

Salicaire pourpre et Lobélie du cardinal: beauté exotique vs beauté indigène. Ça fait presque mal aux yeux. La ville d'Ottawa en arrière-plan.
Grande baie marécageuse de la rivière des Outaouais, tout juste en aval des rapides Deschênes (Gatineau, secteur Aylmer). Depuis l'eau jusqu'à la terre ferme, on observe la séquence végétale classique: végétation immergée,  flottante, émergée, herbacée, arbustive puis arborée. 

Les Sympétrum pondaient en nombre sur cette berge. 

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Ayant visité ce site très régulièrement cet été, j'ai pu observer à quel point la saison y est tardive comparativement à d'autres sites de Gatineau. Ce n'est que cette semaine que les Pachydiplax sont arrivés en force. Probablement en raison de la crue qui s'est éternisée et de l'eau qui a mis beaucoup plus de temps à se réchauffer ici que dans les marais peu profonds. 

Un autre phénomène que j'ai observé, mais que je ne m'explique pas: lorsque l'eau a retrouvé son lit en début de saison, toutes les baies marécageuses se sont trouvées recouvertes d'un épais tapis d'algues vertes fluo. Ce tapis a très graduellement disparu. 

Quelques photos qui montrent la baie où j'étais, connue localement comme la "baie Simard", au fil de la saison:


24 mars.  Pêche sur la glace.
8 avril. Les abords des rapides sont libérés des glaces, mais la baie, visible en arrière-plan, demeure prisonnière.


17 mai.  Le niveau d'eau est très haut.



13 juin. Encore dans la flotte.

9 juillet. La rivière est revenue dans son lit...mais les berges sont couvertes d'algues.





1 commentaire:

  1. Un autre excellent reportage. Merci. Salicaire et Lobélie: drôle de couple! Mais quelles couleurs!

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