mardi 12 mai 2015

Leucorrhine mouchetée et Quadrimaculée

Ce matin, dans le grand marais au nord du parc du lac Beauchamp (accès via boul. St-René), avec Frédéric et Jérôme Bédard.


Les nouveautés du jour:

La leucorrhine mouchetée (Leucorrhinia intacta). Ici un mâle immature. Pour avoir une idée de son apparence à maturité (d'ici 1-2 semaines), voir l'article de l'autre Caroline (Anderson), sur son blogue DocBébitte.

La quadrimaculée (Libellula quadrimaculata), elle aussi toute pimpante de jeunesse. Elle venait peut-être du marais ou des nombreux étangs temporaires à proximité.


Il y avait aussi de petits agrions ténéraux (Enallagma sp.), une bonne quantité dans l'herbe, presque toutes des femelles.

Et aussi des Épithèques canines (Epitheca canis) mâles qui patrouillaient le sentier, des adultes matures ou presque.

Enfin, quelques Anax précoces (Anax junius) en maraude, tous des mâles matures.

Ces observations s'ajoutent à 1 autre espèce observée par Frédéric la fin de semaine dernière: l'épithèque d'Uhler (Helocordulia uhleri).

Une belle brochette printanière qui nous a permis d'exercer un peu nos réflexes…engourdis!

mercredi 6 mai 2015

C'est parti!

Hier, j'ai vu voler 2 épithèques canines (Epitheca canis). Grand moment de joie.

vendredi 1 mai 2015

Elles sont de retour!

Jean-Serge en a vu une dans le parc national de Plaisance (29 avril). Fred (30 avril), Nathalie et Josée (1er mai) en ont vu une dans la Forêt Boucher. Denis, Diane et moi en avons vu une au parc du lac Beauchamp (1er mai).

Les anax (Anax junius) sont de retour en Outaouais!

jeudi 30 avril 2015

Le point

Que deviennent les libellules de Gatineau?

On présume que les naïades s'éveillent du fond des eaux, après un très long hiver. On s'attend à ce que des libellules émergent des lacs et des étangs vers le 10 mai, en même temps que la feuillaison. Pour ce qui est des rivières, on devra attendre encore: par chez-nous les rivières coulent du nord vers le sud. Eau froide garantie jusqu'en juin…

Pour ce qui est de l'anax, notre libellule migratrice, on pourrait l'apercevoir à tout moment. Son arrivée pourrait avoir été retardée par la masse d'air froid et les vents du nord de la dernière semaine. Les oiseaux migrateurs ont aussi pris un peu de retard. Le rattrapage se fait rapidement.

Et le projet d'inventaire des libellules de Gatineau?

Raymond et moi avons profité des mois d'hiver pour écrire un article qui fait le bilan de nos observations. Cet article est actuellement en révision par l'équipe de la revue Le naturaliste canadien. Nous allons continuer à courir les libellules cet été avec une gang de passionnés sans cesse grandissante.

Je ferai un peu de ménage sur ce blog, et continuerai de rendre compte ici de nos aventures odonatologiques, qui risquent de s'étaler un peu en dehors de Gatineau cette année. Après avoir passé 2 saisons en ville, j'ai hâte de voir ce que me réservent les lacs sauvages et les belles rivières de l'Outaouais!


À quoi on s'amuse ces jours-ci: Blitz d'observation d'amphibiens (Nathalie dans un étang vernal, le 29 avril 2015)

Bon printemps à vous!

lundi 30 mars 2015

#6: Leste élancé

(Lestes rectangularis), Slender Spreadwing

Une demoiselle présente dans les milieux humides temporaires comme au bord des rivières. Elle domine dans les endroits ombragés. C'est possiblement le leste le plus commun à Gatineau.


Adultes frais émergés (ténéraux ou immatures):

Mâle (22 juin au marais Lamoureux)

Femelle (13 juillet 2013 dans un marécage de Deschênes)

Adultes matures:

Mâle (17 juillet 2013 dans un marécage de Deschênes)

Mâle (17 juillet 2013 dans un marécage de Deschênes)

Mâle (29 août 2013 au ruisseau de la Brasserie)

Femelle qui pond dans une tige de pondétérie cordée (10 août 2013 au marais Groulx, étang littoral dans Deschênes)

Statistiques:

Rencontré dans 21% de nos excursions 2013-2014. Présent dans au moins 13 sites parmi les 29 inventoriés.

jeudi 26 mars 2015

#5: l'érythème des étangs

(Erythemis simplicicollis), Eastern Pondhawk


Habitat:

Eaux stagnantes des étangs, lacs et rivières.


Stades immatures:

On pêche les larves sur le fond de l'eau. Elles ne sont pas fouisseuses, mais vivent à la surface des sédiments mous. Leurs poils sont souvent chargés de débris et de particules qui contribuent sans doute à leur camouflage.

On trouve les exuvies dissimulées près de la base des quenouilles ou d'autre végétation émergente. Elles sont petites (environ 1 cm). Les émergences semblent dispersées dans l'espace et dans le temps. On ne les trouve pas facilement.


Exuvie (ruisseau de la Brasserie, 16 juillet 2014)- taille réelle: approx. 1 cm

Les adultes frais émergés sont tous de couleur verte. On les retrouve surtout à l'écart des plans d'eau (clairières, ruisseaux) pendant leur période de maturation.


Adulte ténéral (lac des Fées, 18 juin 2013)

Adultes:


Femelle adulte avec des oeufs en train de sortir (15 juillet 2013, lac des Fées).

Mâle mature (30 juillet 2013, baie Simard, rivière des Outaouais). La couleur est très différente du stade immature.


Comportement:

L'érythème des étangs se perche souvent à plat sur les surfaces:

Sur les feuilles flottantes (14 juillet 2014, marais Lamoureux)
Sur les pierres (ici en compagnie d'une Lydienne) (19 août 2013, baie Simard, rivière des Outaouais)

Et même sur les pagaies! (22 juillet 2014, baie McLaurin)



En fin de saison, on voit souvent des femelles erythemis se faire chauffer sur les pierres exposées au sud (4 septembre 2013, rivière des Outaouais, Deschênes) 

Chasse:

Les érythèmes sont de redoutables chasseurs. Leurs pattes arrières, longues et munies d'épines, leur permettent de capturer en vol des proies aussi grande qu'eux mêmes.


Une femelle vient de capturer une périthème délicate (Perithemis tenera) femelle (23 juillet 2013, ruisseau de la Brasserie)
Mâle en train de dévorer une Argie svelte (Argia moesta) (31 juillet 2012, baie Simard, rivière des Outaouais)

Statistiques:

Mentionnée dans 23% de nos excursions 2013-2014, présente dans au moins 16 des 29 sites inventoriés.


Statut:

L'érythème des étangs fait partie de la liste des insectes susceptibles d'être désignés vulnérables au Québec. C'est toutefois une libellule très commune et répandue à Gatineau de nos jours.

jeudi 12 mars 2015

#4 (ex aequo): Sympétrum tardif

(Sympetrum vicinum), Autumn Meadowhawk

C'est avec un pincement au coeur que les odonatologistes voient apparaître le sympétrum tardif, dernière espèce de libellule à émerger à Gatineau et dernière que l'on voit voler en automne. La finale du feu d'artifice…


L'habitat:

Les eaux stagnantes de toutes sortes, y compris les milieux humides temporaires.


L'émergence:

29 août 2014 au marais Lamoureux

9 août 2014 au marais Groulx (une femelle: remarquer le petit ovipositeur qui pointe déjà)


La maturation:

Mâle mature. Le 19 août 2014 dans Deschênes

Femelle immature. Le 4 août 2013 dans Deschênes


Femelle mature (certaines femelles sont plus rouges que d'autres). Le 17 septembre 2013 dans Deschênes

L'accouplement:

29 août 2013 près de la décharge du lac Leamy

La ponte:

Plus de détails sur la technique de ponte dans ce billet.

Les oeufs passent l'hiver, puis éclosent au printemps. La croissance se fait sur la durée d'une seule saison; le sympétrum tardif est une espèce univoltine (1 génération par année).

1er octobre 2013 au marais Groulx

11 novembre 2014 au marais Lamoureux


La capacité de fonctionner à basse température:

En automne, les sympétrum tardifs se posent sur les roches, face au soleil. Leurs ailes repliées vers le bas font office de mini-serre qui réchauffe le thorax et les muscles nécessaires au vol. 


11 novembre 2014 près de la rivière des Outaouais (Deschênes)


Pour plus d'info sur le cycle de vie ou sur les adaptations aux basses températures, voir:

CORBET, P. S., 1999. Dragonflies. Behavior and ecology of Odonata. Comstock Publishing Associates, a division of Cornell UNiversity Press, 829 pages.

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Statistiques d'observation:

Observé dans 24% de nos excursions 2013-2014 (la fréquence de mention aurait sans doute augmenté si j'avais fait plus d'excursions en septembre-octobre).

Première observation en vol: 
  • 16 juillet 2013
  • 22 juillet 2014
Dernière observation en vol:
  • 20 octobre 2013 
  • 11 novembre 2014 
Dates record enregistrées au Québec pour cette espèce:
  • Date hâtive: 11 juillet 1992 (Montérégie) 
  • Date tardive: 1er décembre 1975 (Montérégie)
(source: Dates record de vol des 144 espèces de libellules inventoriées au Québec (Odonata). Document non publié fourni par Michel Savard, coordonateur de l'Initiative pour un Atlas des libellules du Québec (IALQ)).