mercredi 16 juillet 2014

Marais Lamoureux

Le marais Lamoureux est un étang de castor actif. Au cas où j'en aurais douté, le castor de la place s'est chargé de me le faire savoir.







Ici, le 14 juillet, 4 Libellulidées se disputaient le rôle de vedette:

La Pachydiplax (Pachydiplax longipennis)
L'Érythème des étangs (Erythemis simplicicollis)
La Gracieuse (Libellula pulchella)
La Mélancolique (Libellula luctuosa)

L'Erythème des étangs (Erythemis simplicicollis). Dire que jadis- il y a une semaine- la végétation flottante appartenait aux leucorrhines...

Les Aeshnidés commencent à sortir.

J'ai été très surprise que ma première soit une Aeschne domino, car je ne l'avais jamais vue ici et j'en suis à ma 3ème année d'inventaire. CORRECTION: je vais demander à quelqu'un qui s'y connait mieux que moi de regarder l'exuvie avant de mettre un nom sur cette Aeshna... 

Exuvie d'Aeschne sur un Rubannier à gros fruits.
----
J'ai aussi vu plusieurs libellules dans les zones humides autour de l'étang (prairie humide, quenouillaie, marécage forestier):

Leste à forceps (Lestes forcipatus)
Sympetrum semi ambré (Sympetrum semicinctum)
Sympétrum éclaireur (Sympetrum obtrusum)
Sympétrum intime (Sympetrum internum)

Leste à forceps (Lestes forcipatus)

Leste à forceps (Lestes forcipatus)- l'ovipositeur de la femelle est énorme

J'ai aussi trouvé 3 exuvies d'Aeschne constrictor (Aeshna constricta), une aeschne qui semble se plaire dans les milieux humides temporaires.  

exuvie d'Aeschne constrictor (Aeshna constricta), pas facile à trouver

exuvie d'Aeschne constrictor (Aeshna constricta)
----

Sur 3 ans d'inventaire, j'ai répertorié au moins 31 espèces d'odonates au marais Lamoureux (incluant l'étang et les milieux humides qui l'entourent). Ce total ne compte pas les "touristes", seulement les espèces qui m'ont montré des signes qu'elles se reproduisaient ici.

Toutes ces espèces dépendent directement de la présence du castor. Une vraie espèce clé de voûte!

lundi 14 juillet 2014

Agrions de Deschênes

Au bord de la rivière des Outaouais, dans Deschênes (secteur Aylmer). Accès par le parc des Rapides Deschênes (commission de la capitale nationale):


Au creux de cette grande baie volaient plusieurs agrions.

Certaines espèces sont pratiquement identiques. Pour les différencier, on doit les capturer et examiner les appendices abdominaux à la loupe 10x.

Voici le résultat de mes captures de ce matin:

L'agrion enivré (Enallagma ebrium)- 31 individus capturés (et relâchés)

L'agrion de Hagen (Enallagma hageni)- 7 individus capturés (et relâchés)

L'agrion civil (Enallagma civile)- 1 individu capturé (et relâché)

L'agrion des scirpes (Enallagma carunculatum)- 1 individu vu et capturé (et relâché). Celui-là a des taches noires beaucoup plus longues que les 3 espèces précédentes et s'en distingue facilement à l'oeil nu.

L'agrion exilé (Enallagma exsulans)- très abondant et en reproduction présentement (j'ai fait seulement 2 captures; le patron de couleur se reconnaît facilement à l'oeil)

L'agrion exilé (Enallagma exsulans)- très abondant et en reproduction présentement 

L'agrion vespéral (Enallagma vesperum)- je ne l'ai PAS vu ce matin, mais il y a quelques jours alors que le temps était très couvert. Il s'agit d'une espèce crépusculaire. 


Enfin, l'agrion le plus abondant ici:

L'agrion vertical (Ischnura verticalis)- omniprésent et abondant partout à Gatineau!

------

Pour qui s'intéresse aux demoiselles, la référence absolue est l'ouvrage d'Ed Lam (2004):

Damselflies of the Northeast: A Guide to the Species of Eastern Canada & the Northeastern United State. Biodiversity Books, 96 pages.


Du grand art.


dimanche 13 juillet 2014

Argia (par Benoît Ménard)

Contribution de Benoît Ménard, qui travaille actuellement sur un projet de photographie de larves, ou naïades d'odonates:


Émergence massive d'Argia le 9 juillet sur le bord de la rivière Outaouais  au parc des portageurs. Capture sur l'heure du midi. C'était très nuageux. C'est le moment idéal pour les émergences des demoiselles car le gros des libellules ne vole pas quand c'est trop nuageux. J'ai réussi a capturer 2 larves avant leur émergences, rendu à la maison j'ai pris une serie de photo, voici quelque exemples:


Naïade d'Argie svelte (Argia moesta) (Photo: Benoît Ménard)

Naïade d'Argie svelte (Argia moesta) (Photo: Benoît Ménard)

Naïade d'Argie svelte (Argia moesta) (Photo: Benoît Ménard)


Les images de Benoît nous font découvrir la beauté et le mystère des libellules pendant leur stade larvaire aquatique. Merci!

mercredi 9 juillet 2014

Ruisseau des Fées

Au ruisseau des Fées (accès rue Vernon, dans le secteur industriel Aylmer-nord):



On est ici dans le domaine des caloptéryx:

Caloptéryx à taches apicales (Calopteryx aequabilis) mâle

Caloptéryx à taches apicales (Calopteryx aequabilis) mâle. J'ignore ce qu'il fait. Il est parti quand je me suis approchée.

Caloptéryx bistrée (Calopteryx maculata) femelle


 Je n'arrive pas à décider quel est mon odonate préféré, mais c'est sans aucun doute une caloptéryx.


Il y avait aussi, en vol le 8 juillet:
Ischnura posita
Ischnura verticalis
Hagenius brevistylus
Sympetrum obtrusum 
Leucorrhinia intacta
Libellula pulchella
Plathemis lydia

lundi 7 juillet 2014

Pluie

Aujourd'hui il pleut. J'en profite pour glisser un mot sur un phénomène qui a de grandes conséquences sur les libellules de Gatineau, celui des pluies fortes et subites.

Ces pluies entraînent des variations de débit d'eau aussi subites qu'importante, surtout dans les fossés et ruisseaux:

Un cours d'eau intermittent du secteur Aylmer (16 juillet 2013)
Un ruisseau du secteur Aylmer, tout de suite après une forte pluie. On est ici sur un terrain de golf; le ruisseau se jette dans la rivière des Outaouais quelques dizaines de mètre plus loin (23 mai 2013). 

J'ai lu quelque part que les crues subites pouvaient déloger environ 90% des invertébrés d'un cours d'eau.

Il s'agit d'un phénomène naturel, mais les conditions urbaines viennent l'exacerber par l'augmentation des surfaces imperméables à l'eau (asphalte, béton) et la diminution des bandes riveraines. Ces deux facteurs font que les cours d'eau enflent en un clin-d'oeil.


-----

Les crues subites ont d'autres effets sur les cours d'eau. Un effet que j'observe dans plusieurs ruisseaux et rivières est l'arrivée, après la pluie, de beaucoup de sédiment fin rendant l'eau opaque.

Le ruisseau des Fées après la pluie (18 juin 2013)
Je suppose que le phénomène est naturel puisque nous sommes dans une région où le fond des cours d'eau est souvent meuble et le sol de nature argileuse. D'après moi, les conditions urbaines viennent toutefois exacerber le phénomène. Les bandes riveraines sont tellement misérables par endroit qu'elles ne peuvent de toute évidence plus retenir beaucoup de sédiments. 

Plusieurs espèces de libellules sont incapables de vivre dans des eaux chargées de sédiment.

-----

Une autre conséquence majeure des crues subites à Gatineau: le phénomène de surverse, ou en terme clair le déversement d'eaux usées dans les cours d'eau suite à une surcharge du système d'égout de la ville.

Le déluge du 24 juin dernier a entraîné le pire déversement d'eaux usées en 4 ans à Ottawa-Gatineau (voir le reportage de Radio-Canada)

L'apport d'eaux usées dans un cours d'eau entraîne son eutrophisation (réchauffement de l'eau, diminution de l'oxygène dissout, prolifération d'algues, etc). Certaines espèces de libellules adorent ces conditions. Il n'est pas surprenant que l'on trouve ces espèces en grande quantité à Gatineau! D'autres espèces de libellules sont toutefois incapables de survivre dans de telles conditions.

Un étang de rétention du secteur Aylmer (16 juillet 2013). L'eau a l'air d'une soupe verte.




jeudi 3 juillet 2014

Dans les rubanniers à gros fruits




Sympétrum éclaireur (Sympetrum obtrusum)

Déesse paisible (Nehalennia irene). 

Je n'ai toujours pas vu d'émergence d'Anax, contrairement à l'an dernier à pareille date et ce n'est pas faute d'avoir cherché.

Les autres espèces du marais suivent plus ou moins les dates de la saison 2013.

mardi 1 juillet 2014

émergences massives

Ces jours-ci, il est sage de se munir d'un pot d'au moins 500 ml, voire 1L, quand on va ramasser des exuvies au bord de l'Outaouais ou de la Gatineau.

 troncs couverts d'exuvies:



Gomphe épineux (Dromogomphus spinosus) en émergence (photo J. Fisette)

Hagénie (Hagenius brevistylus) en émergence (photo J. Fisette)

À gauche: exuvie d' Hagénie (Hagenius brevistylus); à droite: exuvie de Gomphe épineux (Dromogomphus spinosus). 

Pauvre Macromie noire (Macromia illinoiensis). Accident?

Beaucoup, beaucoup de choses émergent des rivières en ces jours de canicule.